vendredi 25 novembre 2016

Hiroshima : sa baie, son parc de la paix, son château


Nous étions à Hiroshima le 27 mai 2016, le même jour que le président américain Obama. Une journée historique : c’était la la première fois qu’un président américain en exercice se rendait sur les lieux depuis le bombardement atomique du 6 août 1945.

Les commémorations avaient lieu au parc du mémorial de la paix, le principal lieu à visiter à Hiroshima. En ce jour spécial pour la ville, l'accès au Parc était fermé à partir de midi.

Nous avons eu le temps de voir le dôme de la bombe A, visiter rapidement le parc de la paix et le hall du mémorial de la paix pour les victimes de la bombe atomique puis de nous rendre au château d'Hiroshima. Avant de partir, nous avons cherché un point de vue sur le Torii flottant de Miyajima

Vue panoramique sur la baie de Hiroshima


Nous logions au Grand Prince Hotel, un grand hôtel international sur plusieurs étages. Le principal attrait de cet hôtel est sa vue panoramique depuis la salle de petit déjeuner sur toute la baie d’Hiroshima.



vue sur la baie d'Hiroshima depuis le Grand Prince Hotel
Cet hôtel avait aussi été choisi par l’équipe de journalistes américains qui accompagnaient Barack Obama. Ainsi dès le parking, des drapeaux américains étaient hissés au côté des drapeaux du Japon, (nous en verrions également beaucoup dans le centre ville), le hall de l’hôtel était illuminé aux couleurs du drapeaux américains, et une imposante composition florale dans les mêmes tons était installée en contrebas de l’escalier principal. Un grand écran souhaitait également la bienvenue au président Obama.

Grand Prince Hotel Hiroshima

Cela annonçait le thème de la journée: sans surprise, tout le centre ville était en effervescence pour accueillir le président américain.

Le principal inconvénient de l'hôtel est d'être assez excentré : même si l’hôtel met à disposition des navettes pour se rendre gratuitement à la gare, elle n’est pas proche des principaux sites historiques non plus, il faut reprendre ensuite des transports en commun.

Le Dôme de la bombe atomique à Hiroshima

Depuis la gare d'Hiroshima, nous avons pris un tramway jusqu'à l'arrêt Genbaku Dome-mae (Atomic bomb Dome Station), qui est à quelques minutes à pied du monument dont la station porte le nom : le dôme de Genbaku, plus connu sous le nom du dôme de la bombe atomique.

Ce dôme était situé à une centaine de mètres de l’hypocentre, mais son ossature métallique et quelques murs en brique ont tenu le coup. Aucun autre bâtiment situé aussi proche de l’explosion n’avait résisté.

Aujourd’hui, il est conservé tant bien que mal dans son état d’après bombardement, afin d’en laisser une trace visible . Quelques supports métalliques ont été ajoutés pour éviter qu’il ne s’effondre. Des clôtures préservent un périmètre inaccessible par les passants autour du lieu.

Ce monument a été inscrit en 1996 sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité. Il est alors devenu un symbole d’espoir de paix.


Dôme de la bombe atomique de nos jours

Dôme de la bombe atomique avant le bombardement

Autant dire que ce bâtiment ne laisse pas indifférent. Beaucoup de journalistes étaient présents à proximité, ainsi que manifestants anti-nucléaires, venus accueillir le président américain.


manifestation anti arme nucléaire

Il y avait donc beaucoup de bruit autour de lui, mais on en fait vite abstraction. Ce bâtiment appelle à la réflexion, il intrigue autant qu’il effraye. On ne peut s’empêcher de penser à l’horreur de la guerre face à lui.

Nous repérions facilement les personnes qui le découvraient pour la première fois, car elles étaient comme nous, à le regarder, sans voix et perdues dans leurs pensées.

Une journaliste d’une radio locale me ramena à la réalité, toute heureuse de tomber sur une touriste étrangère pour poser cette question ultime “êtes vous venue à Hiroshima parce qu’il y avait Obama ou seriez-vous venue malgré tout?”.

Comment dire ? Notre voyage était préparé depuis plusieurs semaines, et nous n’étions pas informés de l’agenda du président américain. C’était pour nous un pur hasard de calendrier. Nous serions venus de toute façon à Hiroshima, lieu chargé d’histoire, et de préciser que nous serions le lendemain à Nagasaki. Nous n’aurions pu aller au Japon sans visiter au moins une de ces deux destinations, si tristement célèbres pour leurs catastrophes atomiques et heureusement, uniques dans l’histoire de l’humanité.

Le parc de la paix à Hiroshima

Le temps tournait, il nous fallait passer sur l’île face au Dôme, le parc du mémorial de la paix. Dans les guides touristiques, il est souvent mentionné le calme qui règne en ces lieux, comme pour honorer la mémoire des victimes d’Hiroshima. Quand nous y étions, c’était loin d’être le calme. Le parc était bondé de touristes, mais également de très nombreux journalistes venus du monde entier, qui s’affairaient dans tous les sens. Il était notamment difficile d’accéder au Cénotaphe du parc de la paix,

Cenotaphe du parc de la paix
le monument où quelques heures plus tard, Barack Obama allait déposer une couronne fleurie.



Ce monument en forme d’arche a été réalisé en 1952 par l’architecte japonais Kenzo Tange, qui réalisa les principaux monuments de ce parc, notamment les 3 qui constituent un axe avec le Dôme de la bombe atomique: le Cénotaphe donc, la flamme de la paix, construit en 1964 dont la flamme brûlera tant qu’il existera des armes nucléaires, et le musée du mémorial de la paix, à l’opposé du dôme, construit en 1955 sur pilotis pour représenter la capacité que l’homme a à se relever après une catastrophe.


Alignement Cenotaphe, flamme de la paix, Dôme de la bombe Atomique

Musée du Mémorial de la paix

Nous aurions bien aimé visiter le musée, cependant, ils n’acceptaient plus de touristes à partir d’11h30, en prévision de la fermeture du parc à midi pour la venue d'Obama.


Hall du mémorial de la paix pour les victimes de la bombe atomique à Hiroshima


A la place, nous avons visité le hall du mémorial de la paix pour les victimes de la bombe atomique, inauguré plus tardivement en 2002, mais toujours réalisé par le même architecte Kenzo Tange.

Le monument principal représente un cadran d’horloge, arrêté sur 8h15, l’heure a laquelle la bombe a explosé. En dessous, les débris datant de l’époque de l’explosion de la bombe.
Hall du mémorial de la paix

A l’intérieur, on emprunte une allée en colimaçon en direction du sol, où on nous rappelle différents faits autour de la catastrophe de 1945, jusqu’à l’arrivée dans une salle circulaire.

Un monument au centre représente l’hypocentre, et sur les murs les photos d’Hiroshima juste après le bombardement. Un vaste champ de cendres, où l’on distingue quelques restes de bâtiments, dont le dôme, et des arbres calcinés.

Dans les salles supérieures, les témoignages de survivants sont consultables et un film raconte successivement l’histoire de certains d’entre eux le fameux 6 août 1945.

Nous n’avons pas pu faire le tour de l’ensemble du parc, à midi, les policiers sifflaient pour faire sortir les gens de l’île. On remonta les quais, où d’autres sculptures symbolisant la paix ou la catastrophe d’Hiroshima sont installées tout le long. Nous avons croisé aussi de nombreux journalistes de différents pays. Sans doute ceux qui n’étaient pas accrédités pour être directement sur l’île pour la venue d’Obama, et qui donc cherchaient d’autres points de vue en direction de l’île.

Nous nous sommes rendus ensuite dans la ville, à quelques centaines de mètre du Dôme atomique pour voir l’endroit exact de l’hypocentre, qui est indiqué par une borne.

Borne de l'hypocentre de la bombe A

Le château de Hiroshima

Nous sommes ensuite allés en direction du château d’Hiroshima. Lui aussi a été entièrement rasé par l’explosion, mais reconstruit à l’identique.

Château d'Hiroshima

On peut ainsi être surpris lorsque l’on opte pour la visite de l’intérieur du château : étant bien restauré à l’extérieur, on s’attend à ce que ce soit de même à l’intérieur. Or il n’en est rien, on arrive dans un musée avec des salles modernes, sans aucune reconstitution d’époque. Une grande partie du musée est quand même consacrée aux origines du châteaux, sa construction et son rôle, avec des vidéos 3D explicatives et quelques costumes d’époque. Il y a aussi bien sûr toute une partie portant sur l’avant / après 6 août 1945 avec les photos d’avant le bombardement, et toute la phase de reconstruction.

On peut finir la visite par une vue sur la ville depuis l’un des derniers étages du château.
Vue sur Hiroshima depuis le haut du château

Le château est au milieu d’un vaste parc où l’on peut voir les socles des bâtiments militaires qui étaient en activité pendant la seconde guerre mondiale, Hiroshima abritait alors un des sièges régional de la défense aérienne, mais qui ont eux aussi été soufflés;

On a fini notre tour d’Hiroshima par une visite assez rapide du centre ville : de nombreux policiers surveillaient les allers et venus des voitures, la ville n’était pas forcément très agréable à visiter. Beaucoup de sirènes de police, de bruit d’hélicoptère survolant la ville, et donc des rues plus ou moins vides car les policiers bloquaient une partie de la circulation. Nous ne y sommes pas attardés. La ville est forcément très moderne, car entièrement reconstruite, avec des rues assez vastes. Nous avons repris un tramway en direction de la gare pour récupérer la navette nous ramenant à l’hôtel.

Torii flottant de Miyajima

Avant de quitter la ville : nous sommes allés jusqu’à un point de vue sur la torii flottant de l’île de Miyajima un des plus beaux lieux du Japon que nous n’avons pas pu intégrer dans notre road trip. La torii au milieu de la mer, la seule à être positionnée dans l’eau, fait quand même partie des clichés connus du pays que nous avons donc quand même vu!

Torii flottant Miyajima

Source : fr.visithiroshima.net

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