dimanche 11 décembre 2016

Matsuyama, son château, ses thermes

Matsuyama est la ville la plus peuplée de l'île de Shikoku. C'est une grande ville également en superficie, on s'en rend compte quand on souhaite visiter les deux bâtiments les plus célèbres de la ville : le château de Matsuyama et Dōgo Onsen Honkan, les thermes de Dōgo qui sont assez espacés l'un de l'autre.

Quartier des thermes de Dōgo

Nous avions réservé notre hôtel dans le quartier des thermes de Dōgo, un quartier très agréable; une petite ville thermale au coeur de la grande ville, qui ne manque pas de charme.
Il y a d'abord bien sûr le grand bâtiment thermal Dōgo Onsen Honkan, où nous avons testé les bains publics, mais tout le quartier mérite un détour.




Déjà pour l'ambiance nonchalante qui y règne : on se promène au milieu des touristes en Yukata qui vont et viennent entre leurs hôtels et les bains publics, dans les galeries et rues commerçantes remplies de petites boutiques.

Galerie commerçante en face des thermes

Qui dit touristes dit activités touristiques : il est facile de trouver un pousse pousse pour faire le tour du quartier.

 Le soir, plusieurs restaurants restent ouverts et permettent une animation continue des lieux.

Pour nous rendre au château, il nous a fallu prendre un tramway : la gare du quartier de Dōgo Onsen est à quelques minutes à pied de l'établissement thermal principal.
La ville a conservé des vieux tramway en parallèle de plus récents.



Nous étions amusés de voyager dans un tramway des années 50, qui malgré tout, comme la plupart des lieux publics au Japon, est très bien entretenu et très propre.




Ce qui peut surprendre dans les transports en commun au Japon, c'est de payer son billet non pas à la montée dans le tramway, mais à la descente. Le contrôleur (voir des fois même le chauffeur du tramway!) se place derrière une petite machine à côté des portes de sortie où l'on incorpore ses pièces. Il est recommandé d'avoir l'appoint!
machine à ticket dans le tramway

Château de Matsuyama


Aux abords du château, l'ambiance change complètement. On arrive au coeur d'un quartier commerçant moderne avec de grandes enseignes, à l'opposé du quartier thermal et ses petites boutiques.
Le château est en hauteur, on peut y accéder via un jardin (qui ferme relativement tôt) ou par un téléphérique. Soit via une cabine traditionnelle, soit sur des sièges individuels


Téléphérique siège Château de Matsuyama
En sortant du téléphérique, on longe de haut remparts avec à son bout une premier aperçu de la tour principale du château



puis on passe une porte en bois



et on arrive sur un jardin en esplanade offrant de très belles vues sur la ville de Matsuyama.






Il est plus difficile d'avoir une vue globale sur le château depuis le jardin, caché en partie par les arbres. La plupart sont des cerisiers et à leur floraison au printemps, la carte postale a tout de suite plus de charme. On aperçoit bien la tour principale sur 3 étages.
tour principale château Matsuyama


Le château a été initialement achevé au 17ème siècle. La tour principale fut détruite par un incendie, et reconstruite suivant son apparence actuelle au  cours du 19eme. Le château fut de nouveau endommagé au cours du 20ème siècle par des incendies puis par les bombardements durant la 2nde guerre mondiale. La ville entreprend sa restauration depuis 1966.

Pour visiter l'intérieur du château, il faut prendre un billet spécial. Sinon il est possible de faire le tour des remparts (certaines parties étaient cependant coupées quand nous y étions pour cause de travaux) d'où l'on aperçoit différentes tourelles de défenses.



dimanche 4 décembre 2016

Dōgo Onsen Honkan, les thermes de Dōgo


Dans la grande ville de Matsuyama se trouve un quartier un peu hors du temps et très agréable à visiter : le quartier thermal de Dōgo.

Pour apprécier encore plus la visite, il ne faut manquer de visiter le bâtiment thermal principal Dōgo Onsen Honkan. Ce bâtiment imposant en bois, sur deux étages, avec un toit à pignon incliné recouvert de tuiles noires date du XIXème siècle.

Dōgo Onsen Honkan de jour
Dōgo Onsen Honkan de nuit

Les sources thermales de Dōgo sont exploitées depuis bien plus longtemps, considérées comme les plus anciennes du Japon. Selon la légende elles ont été découvertes par une aigrette blanche à la patte blessée, qui avait trempé sa patte dans une crevasse remplie d'eau thermale et qui avait été guérie.
Dans le bâtiment principal qui abrite les sources (Dōgo Onsen Honkan), l'aigrette est ainsi à l'honneur, avec notamment une statue d'aigrette à son sommet.


statue aigrette sur le toit

Staute la nut

On la retrouve aussi sur le tampon de l'établissement (au Japon, se trouvent à la sortie de la plupart des bâtiments des tampons encreurs personnalisés à disposition pour garder un souvenir de sa visite)



Dōgo Onsen Honkan propose 2 types de bain, avec pour chacun une partie pour les hommes et une partie pour les femmes.
Au rez de chaussée se trouvent les bains publics, appelés bains divins ou bains des dieux suivant les traductions (Kami-no-yu) ainsi que les bains de l'esprit (Tama-no-yu), un bain privé.
Le lieu abrite également au 1er étage des bains réservés à la famille impériale, où il n'est pas possible de se baigner mais que l'on peut visiter.
Le bâtiment comprend également des salons de thé au 1er et 2ème étage, des grands vestiaires et des salles d'expositions avec des objets anciens.
Il est classé au patrimoine culturel national.

Plusieurs formules sont proposées à l'entrée de Dôgo Onsen Honkan:

  • la formule de base donne accès aux bains publics uniquement. L'entrée coûtait 400 ¥ par personne en mai 2016
  • pour 800 ¥ on peut profiter des bains publics puis monter déguster un thé vert et des biscuits secs à la farine de riz (sembei) dans un salon situé au premier étage. Cela offre aussi un accès aux salles d'exposition.
  • Pour 1200 ¥ on a accès aux bains publics, au bain privé, au salon de thé du 1er étage, aux salles d'exposition et on peut également voir les bains réservés à la famille impériale.
  • Pour 1500 ¥ on a accès aux bains publics, au bain privé, au salon de thé du 2e étage avec un thé vert et un "dango" (boulettes de farine de riz) gâteau un peu plus sophistiqué que le sembei, aux salles d'exposition et à la visite des bains réservés à la famille impériale.
  • Un billet spécial donne uniquement accès à la visites des bains impériaux pour 250¥
Il n'y a pas de savons et de shampoings dans les bains publics, uniquement dans les bains privés. Pas de prêt de serviette pour les deux premières formules. Pour distinguer les curistes ayant choisi une formule avec accès aux salons de thé et/ou bain privé, des Yukatas avec des motifs différents sont prêtées suivant le billet auquel ils ont souscrits.

La billetterie (Fudaba) est située à droite de l'entrée du bâtiment, sur la rue, où un panneau récapitule les différentes offres (des brochures en langues étrangères sont également à disposition ).
Une fois à l'intérieur, comme il n'est pas possible de garder ses chaussures, des casiers avec clé permettent de les déposer.



Au guichet d’accueil,  on nous indique où il faut se rendre en fonction du ticket acheté. Il est possible ici d'acheter du savon ou de louer une serviette.
Nous avions pris la formule de base, et nous sommes rendus directement aux vestiaires. Les vestiaires avec une porte surmontée d'une tenture rouge sont ceux des femmes. Pour les hommes, la tenture est bleue.
Pour les autres formules, il faut emprunter un escalier au bout du hall avec des codes couleurs, qui mènent aux différents salons de thé où on vous remet votre Yukata.
Les vestiaires sont communs à toutes les formules. C'est une grande salle sans cabine privée, avec de nombreux casiers en bois à clé le longs de murs. On y dépose ses affaires en ne conservant que sa serviette, et on se rend directement dans les bains publics.

La coutume veut que l'on se rince avant d'entrer dans le bain, le bain étant public et l'eau peu fréquemment vidée. Les japonais ont tendance à mettre très longtemps à se rincer, laver, donc quand on arrive dans les bains publics à des heures d'affluence, il faut souvent attendre son tour avant de pouvoir passer sous la douche ( Plus de détails sur les coutumes à respecter dans les bains japonais).

Les bains et l'ensemble du bâtiment semblent avoir conservé leur style du début d'exploitation au XIXème sicèle. Des bains carrelés, avec des fresques et des statues (notamment des statues d'aigrette !).Un charme désuet où l'on passe un bon moment.

samedi 26 novembre 2016

Les tourbillons de Naruto et le pont Ōnaruto


Naruto est une ville rattachée à la préfecture Tokushima, située à la pointe de l’île de Shikoku. L'endroit est réputé pour son détroit où l'on peut observer des tourbillons, connus sous le nom de tourbillons de Naruto. Ils peuvent mesurer jusqu'à 20 mètres de diamètre, faisant d'eux les plus grands du monde selon la brochure touristique.
Nous nous sommes rendus là bas pour espérer voir ce phénomène.

Sur la route panoramique jusqu'à Naruto


Nous venions de Takamatsu, où nous avions visité le très beau parc japonais Ritsurin. La route à l'approche de Naruto ne manque pas de charme non plus. Vallonnée, on obtient de très beaux panoramas sur la mer intérieure de Seto et l'océan pacifique, et tout un tas de petites îles




Puis on arrive sur l'élégant pont suspendu Ōnaruto, qui relie l'île de Shikoku à l'île d'Awaji, et qui surplombe le détroit de Naruto. 

Uzu-no-Michi, l'observatoire des tourbillons de Naruto


C'est sous la voie routière de ce pont, côté Naruto, qu'a été aménagé un observatoire des tourbillons. Nommé Uzu-no-Michi, il se présente sous la forme d'une promenade piétonnière de 450 mètres de long tout en baie vitrée. A l'approche des tourbillons, il y a également des vitres au sol pour une meilleure observation du phénomène à 45 mètres sous nos pieds.

Promenade Uzu No Michi
vitres d'observation




Les tourbillons ne sont observables que deux fois par jour, à marée basse et marée haute, pendant une heure environ. Les heures des marées sont consultables sur le site internet de Uzu-no-Michi et rappelées à l'entrée du site, histoire de ne pas payer son entrée pour rien...
Quand nous sommes arrivés à Naruto, nous avions manqué de peu la marée haute, il nous a fallu attendre le lendemain matin pour observer les tourbillons à marée basse. 
Sur le calendrier des marée, trois codes couleurs sont utilisés pour qualifier la force des courants pour chaque marée : en rouge les courants forts, en bleu les courants moyens et en noir les courants faibles. 
Nous y étions le 1er juin 2016, autour de 8h50 du matin pour voir les tourbillons à marée basse, à courant moyen. 
On ne savait pas forcément à quoi s'attendre, on espérait de tourbillons larges, créant un creu en leur centre assez profond. Dans les faits, les tourbillons sont plutôt plats, comme ceux que l'on peut voir dans des rivières, sauf que là c'est entre une mer et un océan. 
Tourbillon de Naruto
En restant assez longtemps sur les lieux à observer les mouvements de l'eau, il devient difficile de savoir précisément si nous voyons des tourbillons ou non, on se demande si l’œil ne crée pas de toute pièce les tourbillons qu'il cherche. 
Bref, les tourbillons ne sont pas forcément remarquables, mais l'on passe quand même un bon moment à regarder les vagues de l'océan sous nos pieds, un spectacle majestueux et assez rare. 
L'autre attraction est le ballet des bateaux de touristes s'approchant des tourbillons au plus près. 
Grâce à eux on se rend mieux compte de la force des courants car certains semblent être emportés. On se demande si cela n'est pas fait exprès pour plaire aux touristes. Sûrement.

Bateau de touristes près des tourbillons

Sentier de promenade autour du pont Ōnaruto


Quand on manque l'heure de la marée de peu, que faire à Naruto en attendant la prochaine? 

Il est difficile de qualifier la ville de Naruto de ville touristique, même si, de part ses nombreux hôtels et les différentes infrastructures aménagées autour des tourbillons, on peut penser qu'elle l'est. 
Mais la haute saison doit être assez limitée, car au 1er juin, la ville était vraiment très déserte: beaucoup de boutiques étaient fermées, et les touristes n'affluaient pas. C'est un peu comme débarquer à la grande motte en plein hiver, c'est triste.

Comme il faisait beau le jour où nous y étions, nous en avons profité pour faire une promenade sur un sentier longeant l'océan.
Le sentier démarre à côté de plages, interdites d'accès, sans qu'il y ait de mention d'interdiction de se baigner. Déjà cela surprend que les plages ne soient pas au moins aménagées pour les promeneurs sachant qu'elles sont face à des hôtels, et l'autre surprise est que si au Japon tout est en général très propre, les plages de Naruto sont parsemées de déchets.

plage Naruto

Le sentier démarre par une promenade dans les arbres, 



on arrive assez vite sur un point de vue panoramique  sur le pont Ōnaruto, une sorte de petit Golden Gate nippon en blanc, avec à son bout l'île d'Awaji.

Pont Ōnaruto

Et d'autres panoramas sur la ville et les autres îles.



la balade mène à l'entrée de l'observatoire Uzu-no-Michi, juste à côté d'une petite place commerçante où aucun magasin n'était ouvert quand nous y étions, et se poursuit par des escaliers menant sous le pont.
Le chemin est alors beaucoup moins sympathique. Les bruits de voitures et de ferrailles au dessus de nos têtes peuvent déjà avoir un petit côté angoissant, mais là encore, les allées ne sont pas très bien entretenues, et même si c'est intéressant de voir l'infrastructure du pont de plus près, nous ne nous sentions pas très à l'aise, et sommes revenus sur nos pas. Le chemin se poursuivait cependant beaucoup plus bas le long de la mer.




Le soir nous avons cherché un restaurant à budget raisonnable, nous n'en avons pas trouvé. Celui de notre hôtel et les autres aux alentours avaient des menus aux tarifs assez élevés. Nous avons donc acheté un repas dans une supérette, la seule supérette de notre séjour qui n'était pas ouverte 24h/24.

Bref, Naruto est ce qu'on pourrait qualifier une destination de "Japon profond", où l'on passe un agréable moment mais qui manque de dynamisme quand on y va hors saison. 

Nagasaki, son parc de la paix et le musée de la bombe A

Nagasaki et ses airs de ville occidentale

Après avoir visité la veille Hiroshima sous un soleil radieux et une animation très particulière avec la venue du président américain Obama, nous nous retrouvions à Nagasaki sous la pluie. Peu de touristes visitaient la ville et peu d’habitants sortirent de chez eux. Une journée triste, mais finalement une journée idéale pour visiter cette ville par laquelle nous passions en souvenir du 9 Août 1945.
Les principaux lieux touristiques à Nagasaki sont ceux liés au souvenir de cette date tragique, comme la cathédrale Ste Marie Urakami (le symbole du bombardement de Nagasaki), le mémorial de l'hypocentre et le parc de la paix ou encore le musée de la bombe atomique.

Heureusement Nagasaki ne se résume pas à cette date, la ville n’est pas seulement une ville du passé. Elle possède un agréable centre ville, avec une galerie marchande comme dans de nombreuses villes nippones, et l'on retrouve même quelques monuments anciens qui ont résisté au bombardement, comme le pont Megane, l'un des plus anciens ponts en arc du Japon.


Pont Megane à Nagasaki
La ville est avant tout un port dynamique, avec de nombreux chantiers de construction navale. 
Un Lorient Japonais, qui ici aurait pu s’appeler « Loccident », ou plus exactement « o Ocidente ». 
Ce port s’est développé au XVIème grâce à des explorateurs européens, à commencer par les portugais. 
Leur arrivée marqua aussi le début du christianisme au Japon. Malgré de nombreuses persécutions contre les chrétiens au fil des siècles, la communauté chrétienne est toujours bien présente à Nagasaki. 
On est d'ailleurs surpris en arrivant à Nagasaki, de voir des églises.Cela lui donne un côté très occidental. 


La cathédrale Ste Marie Urakami : symbole du bombardement de Nagasaki


Le symboles du bombardement est d'ailleurs la cathédrale Urakami, l'un des monuments incontournables à voir quand on est de passage dans la ville. 


Cathédrale Sainte Marie Urakami

Construite en 1895, détruite pendant le bombardement, elle a été reconstruite en 1959 au même endroit. On peut voir sur les côtés quelques ruines de la cathédrale d'origine. 




ruines ancienne cathédrale Ste Marie Urakami

Une partie du porche et ses colonnes ont été transférés au niveau du mémorial de l'hypocentre du bombardement dans le parc de la paix.


Ancienne colonne de la cathédrale transféré au mémorial de l'hypocentre


Le mémorial de l'hypocentre et le parc de la paix


Le mémorial se situe au milieu d'un jardin circulaire, des cercles de différentes tailles sont dessinés sur le sol avec des dalles de pierre, comme pour symboliser le rayonnement de l'explosion.


Mémorial Hypocentre du bombardement atomique


Une terrasse en contrebas permet de voir le niveau du sol suite à l'explosion, protégé par une vitre. On peut y voir un mélange de terre et différents objets.


Etat du sol suite à l'explosion

La partie principale du parc de la paix se situe derrière le mémorial, en hauteur, on peut y accéder via des escaliers ou un escalator.

C'est un vaste jardin en longueur, avec plusieurs allées où sont exposées des statues symbolisant la paix, offertes par des pays du monde entiers à la ville de Nagasaki. Au fond, à son extrémité nord, une imposante statue de la paix.


Statue de la Paix Nagasaki


Musée de la bombe Atomique


Non loin du parc, le musée de la bombe atomique. Un musée très intéressant, regroupant de nombreux objets récupérés après l'explosion, des images d'archives, et même une sorte de salle de reconstitution de la ville après le bombardement. De grands écrans vidéos passant des images de la ville après le 9 Août 1945. On commence la visite du musée par cette salle qui permet de directement entrer dans le vif du sujet.

horloge arrêtée à 11h02 le 9 Août 1945, heure de l'explosion
salle de reconstitution de la ville après le bombardement, avec un modèle de la façade Urakami

Dans les autres salles du musée, on peut voir une copie du modèle "fat man" la bombe atomique qui avait été utilisée lors du bombardement.

Réplique de la bombe atomique FAT MAN
Au dessus du musée, une terrasse accessible gratuitement, offre une vue sur Nagasaki, et notamment sur la zone autour de l'hypocentre de l'explosion. Une photo prise peu de temps après le bombardement au même endroit est présentée face à la vue actuelle.

Photo prise depuis le même point de vue juste après le 9 Août 1945

Nagasaki, ville de panoramas


Nagasaki bénéficie d'une situation géographique particulière, une vaste baie entourée de collines, offrant de beaux points de vue.
Le plus réputé est celui depuis le mont Inasa où au sommet un observatoire en hauteur est accessible après quelques minutes de marche depuis un grand parking.
Quand on voit la taille du parking et le nombre de voitures et de car de touristes qu'il peut accueillir, on se dit que la vue doit vraiment valoir le coup.
Quand nous y étions, le parking était complètement vide compte tenu du mauvais temps. Mais on a voulu y croire jusqu'au bout. On s'est dit que le temps allait se lever, et que nous verrions quelque chose. On a marché jusqu'à l'observatoire pour admirer un beau nuage gris, mais aucune vue.

observatoire mont Inasa par temps gris


Lot de consolation: nous avions choisi un hôtel en hauteur, l'hôtel Nagasaki surTateyama qui bénéficie d'un bon emplacement, et d'une large baie vitrée dans la réception offrant une vue panoramique sur la ville et la baie de Nagasaki. Une vue différente de celle qu'on aurait eue depuis le mont Inasa, mais beau point de vue quand même.

Vue sur la baie de Nagasaki de nuit

Les bains chauds de l'hôtel étaient placés sous la réception, et la partie de la salle face à la vue était aussi quasiment intégralement en baie vitrée. Cela n'aurait pas été possible s'il y avait eu un vis à vis, vu que l'on doit être entièrement nus dans les bains chauds au Japon...

Malgré le mauvais temps, nous avons beaucoup apprécié la visite de la ville de Nagasaki.

Source : vivrelejapon.com

vendredi 25 novembre 2016

Hiroshima : sa baie, son parc de la paix, son château


Nous étions à Hiroshima le 27 mai 2016, le même jour que le président américain Obama. Une journée historique : c’était la la première fois qu’un président américain en exercice se rendait sur les lieux depuis le bombardement atomique du 6 août 1945.

Les commémorations avaient lieu au parc du mémorial de la paix, le principal lieu à visiter à Hiroshima. En ce jour spécial pour la ville, l'accès au Parc était fermé à partir de midi.

Nous avons eu le temps de voir le dôme de la bombe A, visiter rapidement le parc de la paix et le hall du mémorial de la paix pour les victimes de la bombe atomique puis de nous rendre au château d'Hiroshima. Avant de partir, nous avons cherché un point de vue sur le Torii flottant de Miyajima

Vue panoramique sur la baie de Hiroshima


Nous logions au Grand Prince Hotel, un grand hôtel international sur plusieurs étages. Le principal attrait de cet hôtel est sa vue panoramique depuis la salle de petit déjeuner sur toute la baie d’Hiroshima.



vue sur la baie d'Hiroshima depuis le Grand Prince Hotel
Cet hôtel avait aussi été choisi par l’équipe de journalistes américains qui accompagnaient Barack Obama. Ainsi dès le parking, des drapeaux américains étaient hissés au côté des drapeaux du Japon, (nous en verrions également beaucoup dans le centre ville), le hall de l’hôtel était illuminé aux couleurs du drapeaux américains, et une imposante composition florale dans les mêmes tons était installée en contrebas de l’escalier principal. Un grand écran souhaitait également la bienvenue au président Obama.

Grand Prince Hotel Hiroshima

Cela annonçait le thème de la journée: sans surprise, tout le centre ville était en effervescence pour accueillir le président américain.

Le principal inconvénient de l'hôtel est d'être assez excentré : même si l’hôtel met à disposition des navettes pour se rendre gratuitement à la gare, elle n’est pas proche des principaux sites historiques non plus, il faut reprendre ensuite des transports en commun.

Le Dôme de la bombe atomique à Hiroshima

Depuis la gare d'Hiroshima, nous avons pris un tramway jusqu'à l'arrêt Genbaku Dome-mae (Atomic bomb Dome Station), qui est à quelques minutes à pied du monument dont la station porte le nom : le dôme de Genbaku, plus connu sous le nom du dôme de la bombe atomique.

Ce dôme était situé à une centaine de mètres de l’hypocentre, mais son ossature métallique et quelques murs en brique ont tenu le coup. Aucun autre bâtiment situé aussi proche de l’explosion n’avait résisté.

Aujourd’hui, il est conservé tant bien que mal dans son état d’après bombardement, afin d’en laisser une trace visible . Quelques supports métalliques ont été ajoutés pour éviter qu’il ne s’effondre. Des clôtures préservent un périmètre inaccessible par les passants autour du lieu.

Ce monument a été inscrit en 1996 sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité. Il est alors devenu un symbole d’espoir de paix.


Dôme de la bombe atomique de nos jours

Dôme de la bombe atomique avant le bombardement

Autant dire que ce bâtiment ne laisse pas indifférent. Beaucoup de journalistes étaient présents à proximité, ainsi que manifestants anti-nucléaires, venus accueillir le président américain.


manifestation anti arme nucléaire

Il y avait donc beaucoup de bruit autour de lui, mais on en fait vite abstraction. Ce bâtiment appelle à la réflexion, il intrigue autant qu’il effraye. On ne peut s’empêcher de penser à l’horreur de la guerre face à lui.

Nous repérions facilement les personnes qui le découvraient pour la première fois, car elles étaient comme nous, à le regarder, sans voix et perdues dans leurs pensées.

Une journaliste d’une radio locale me ramena à la réalité, toute heureuse de tomber sur une touriste étrangère pour poser cette question ultime “êtes vous venue à Hiroshima parce qu’il y avait Obama ou seriez-vous venue malgré tout?”.

Comment dire ? Notre voyage était préparé depuis plusieurs semaines, et nous n’étions pas informés de l’agenda du président américain. C’était pour nous un pur hasard de calendrier. Nous serions venus de toute façon à Hiroshima, lieu chargé d’histoire, et de préciser que nous serions le lendemain à Nagasaki. Nous n’aurions pu aller au Japon sans visiter au moins une de ces deux destinations, si tristement célèbres pour leurs catastrophes atomiques et heureusement, uniques dans l’histoire de l’humanité.

Le parc de la paix à Hiroshima

Le temps tournait, il nous fallait passer sur l’île face au Dôme, le parc du mémorial de la paix. Dans les guides touristiques, il est souvent mentionné le calme qui règne en ces lieux, comme pour honorer la mémoire des victimes d’Hiroshima. Quand nous y étions, c’était loin d’être le calme. Le parc était bondé de touristes, mais également de très nombreux journalistes venus du monde entier, qui s’affairaient dans tous les sens. Il était notamment difficile d’accéder au Cénotaphe du parc de la paix,

Cenotaphe du parc de la paix
le monument où quelques heures plus tard, Barack Obama allait déposer une couronne fleurie.



Ce monument en forme d’arche a été réalisé en 1952 par l’architecte japonais Kenzo Tange, qui réalisa les principaux monuments de ce parc, notamment les 3 qui constituent un axe avec le Dôme de la bombe atomique: le Cénotaphe donc, la flamme de la paix, construit en 1964 dont la flamme brûlera tant qu’il existera des armes nucléaires, et le musée du mémorial de la paix, à l’opposé du dôme, construit en 1955 sur pilotis pour représenter la capacité que l’homme a à se relever après une catastrophe.


Alignement Cenotaphe, flamme de la paix, Dôme de la bombe Atomique

Musée du Mémorial de la paix

Nous aurions bien aimé visiter le musée, cependant, ils n’acceptaient plus de touristes à partir d’11h30, en prévision de la fermeture du parc à midi pour la venue d'Obama.


Hall du mémorial de la paix pour les victimes de la bombe atomique à Hiroshima


A la place, nous avons visité le hall du mémorial de la paix pour les victimes de la bombe atomique, inauguré plus tardivement en 2002, mais toujours réalisé par le même architecte Kenzo Tange.

Le monument principal représente un cadran d’horloge, arrêté sur 8h15, l’heure a laquelle la bombe a explosé. En dessous, les débris datant de l’époque de l’explosion de la bombe.
Hall du mémorial de la paix

A l’intérieur, on emprunte une allée en colimaçon en direction du sol, où on nous rappelle différents faits autour de la catastrophe de 1945, jusqu’à l’arrivée dans une salle circulaire.

Un monument au centre représente l’hypocentre, et sur les murs les photos d’Hiroshima juste après le bombardement. Un vaste champ de cendres, où l’on distingue quelques restes de bâtiments, dont le dôme, et des arbres calcinés.

Dans les salles supérieures, les témoignages de survivants sont consultables et un film raconte successivement l’histoire de certains d’entre eux le fameux 6 août 1945.

Nous n’avons pas pu faire le tour de l’ensemble du parc, à midi, les policiers sifflaient pour faire sortir les gens de l’île. On remonta les quais, où d’autres sculptures symbolisant la paix ou la catastrophe d’Hiroshima sont installées tout le long. Nous avons croisé aussi de nombreux journalistes de différents pays. Sans doute ceux qui n’étaient pas accrédités pour être directement sur l’île pour la venue d’Obama, et qui donc cherchaient d’autres points de vue en direction de l’île.

Nous nous sommes rendus ensuite dans la ville, à quelques centaines de mètre du Dôme atomique pour voir l’endroit exact de l’hypocentre, qui est indiqué par une borne.

Borne de l'hypocentre de la bombe A

Le château de Hiroshima

Nous sommes ensuite allés en direction du château d’Hiroshima. Lui aussi a été entièrement rasé par l’explosion, mais reconstruit à l’identique.

Château d'Hiroshima

On peut ainsi être surpris lorsque l’on opte pour la visite de l’intérieur du château : étant bien restauré à l’extérieur, on s’attend à ce que ce soit de même à l’intérieur. Or il n’en est rien, on arrive dans un musée avec des salles modernes, sans aucune reconstitution d’époque. Une grande partie du musée est quand même consacrée aux origines du châteaux, sa construction et son rôle, avec des vidéos 3D explicatives et quelques costumes d’époque. Il y a aussi bien sûr toute une partie portant sur l’avant / après 6 août 1945 avec les photos d’avant le bombardement, et toute la phase de reconstruction.

On peut finir la visite par une vue sur la ville depuis l’un des derniers étages du château.
Vue sur Hiroshima depuis le haut du château

Le château est au milieu d’un vaste parc où l’on peut voir les socles des bâtiments militaires qui étaient en activité pendant la seconde guerre mondiale, Hiroshima abritait alors un des sièges régional de la défense aérienne, mais qui ont eux aussi été soufflés;

On a fini notre tour d’Hiroshima par une visite assez rapide du centre ville : de nombreux policiers surveillaient les allers et venus des voitures, la ville n’était pas forcément très agréable à visiter. Beaucoup de sirènes de police, de bruit d’hélicoptère survolant la ville, et donc des rues plus ou moins vides car les policiers bloquaient une partie de la circulation. Nous ne y sommes pas attardés. La ville est forcément très moderne, car entièrement reconstruite, avec des rues assez vastes. Nous avons repris un tramway en direction de la gare pour récupérer la navette nous ramenant à l’hôtel.

Torii flottant de Miyajima

Avant de quitter la ville : nous sommes allés jusqu’à un point de vue sur la torii flottant de l’île de Miyajima un des plus beaux lieux du Japon que nous n’avons pas pu intégrer dans notre road trip. La torii au milieu de la mer, la seule à être positionnée dans l’eau, fait quand même partie des clichés connus du pays que nous avons donc quand même vu!

Torii flottant Miyajima

Source : fr.visithiroshima.net